De nombreuses initiatives sont prises par différentes personnes ou groupe de personnes pour établir des listes de mesures à implanter dans le but de réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement, avec une focalisation sur la réduction de l’utilisation des énergies fossiles, se traduisant par une diminution des émissions de CO2.
Ce qui très bien puisque cela confirme le fort intérêt pour la réduction de l’empreinte des activités humaines sur l’environnement.
Cependant, il s’agit souvent de listes à la Prévert, et peu d’entre elles présentent un plan structuré, ordonné, et répondant aux questions finalement fondamentales lorsqu’il s’agit d’allouer des ressources à des projets : quelles mesures implanter en priorité, sur la base de quel critère, et avec quel délai ?
Ne pas ordonner les listes pour les transformer en plan d’action crée le risque de se tromper de priorité, d’allouer les ressources – financières et humaines – sur les projets ayant finalement un faible impact et dans des délais inappropriés.
L’optimisation de l’allocation de ressources
La séquence classique dans ce type de situation est d’évaluer pour chacune des mesures son impact sur le – ou les – critère quantitatif visé – par exemple la réduction du CO2 – et d’estimer le montant en Euros à mobiliser pour le mettre en œuvre.
Cela permet d’avoir une première vision sur les mesures les plus impactantes en terme environnemental, et les plus consommatrices d’argent
Mais ce n’est qu’une première étape.
Il est encore plus intéressant d’effectuer le ratio entre le cout en Euros de la mise en œuvre de la mesure et la réduction en CO2 associée, et d’ordonner la liste de mesures préconisées en fonction de ce ratio, classé par ordre croissant, c’est-à-dire en commençant par celles qui sont le moins intense capitalistiquement parlant, permettant donc une réduction importante de CO2 par Euro investi, jusqu’à celles très intenses en termes capitalistiques, ne générant qu’une faible réduction de CO2 par Euro investis
Tout en haut de la liste apparaissent donc les mesures ne nécessitent pas d’investissement du tout, tout en générant une réduction de CO2. Elles sont prioritaires et doivent être mises en œuvre de manière immédiate car ne nécessitant pas de budget spécifique. Parmi celles-ci, et à titre d’exemple, citons la fermeture des portes de magasins climatisés, très médiatisée au cours des derniers jours. Si ces portes ne sont pas fermées de manière spontanée, une règlementation doit être créée afin de rendre leur fermeture obligatoire. En tout cas, dès la fermeture des portes, la réduction de CO2 est immédiate.
Puis apparaissent les mesures générant une réduction de CO2 importante par Euro investi. Sur la base de ce critère, elles doivent être planifiées une fois le financement bouclé. Celui-ci peut nécessiter un échelonnement si le montant de la réduction de CO2 en valeur absolue est important.
En fin de liste, apparaissaient les mesures nécessitant des financements peu générateurs de réduction de CO2. Leur mise en œuvre est moins prioritaire et doit être planifiée en fonction de la prise en compte d’autres critères, qui permettent de les prioriser.
Méthodologie simple, classique lorsqu’il s’agit d’optimiser l’allocation de ressources, et permettant d’organiser un processus qui ne l’est que partiellement aujourd’hui
Et lorsqu’une nouvelle mesure est proposée, il est facile de la caractériser en calculant ce ratio cout en Euros divisé par la réduction de CO2 attendue, et de voir ainsi où elle se situe dans la liste par rapport à d’autres mesures
Cette méthodologie peut également permettre d’influer sur la mise en œuvre des politiques publiques, en redirigeant de manière ciblée les ressources financières des administrations en charge de leur implantation vers les mesures les plus intéressantes. La création d’incitation peut modifier légèrement le positionnement d’une mesure dans la liste finale par l’augmentation du montant en Euros à mobiliser sur une mesure, mais si cela a pour conséquence d’en accélérer la mise en œuvre, cela ne peut être que bénéfique.
Mais cette méthodologie a surtout la vertu d’obliger à fixer des objectifs quantitatifs, et d’en finir avec les thèmes généraux que l’on entend trop fréquemment, du type favoriser la géothermie ou en finir avec les passoires thermiques, concepts sur lesquels il y a un consensus favorable, mais des plans d’actions sont souvent flous.
Elle permet en plus un suivi de l’implantation des mesures et de leur impact effectif par le biais de tableau de bord, ce que permet classiquement l’usage de critères quantitatifs.
Ne pas oublier l’acceptabilité sociétale
Enfin, il ne faut pas oublier un critère fondamental, qualitatif celui-là, qui est celui de l’acceptation sociétale, et qui peut être un frein, voire créer un blocage à la mise en œuvre de certaines mesures, fussent-elles prioritaires et à fort impact sur la base de critères quantitatifs
Certaines propositions peuvent générer des freins au niveau national, comme la réduction de la vitesse à 110 km/h sur autoroute car elle touche l’ensemble du territoire.
D’autres peuvent générer une acceptation de principe au niveau national, mais au moment de passer à l’implantation, alors locale, elles se heurtent à la réaction dénommée par les Anglo-saxons NIMBY : Not In My Back Yard, ce qui peut se traduire par « je suis d’accord avec la mesure, mais pour qu’elle soit implantée loin de chez moi ».
S’il n’y a pas d’acceptation sociétale, cela ne signifie pas qu’il faille abandonner la mesure, en revanche, une information et des explications sont nécessaire pour permettre aux citoyens de disposer d’éléments objectifs permettant de se forger une opinion sur des bases tangibles.
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Voilà donc une proposition de méthodologie qui pourrait permettre une allocation de ressources – financières et humaines – vers les mesures les plus efficaces permettant une réduction de l’empreinte de nos activités sur l’environnement, sur la base de critères objectifs et permettant leur suivi.
