Mobilités : et si l’on passait à l’hydrogène – deuxième partie

Au cours des derniers mois, de nouvelles solutions « Mobilité » basées sur l’utilisation de l’hydrogène sont venues enrichir le catalogue des applications déjà existantes, confirmant, si cela était encore nécessaire, que l’hydrogène deviendra dans le futur un des piliers des solutions  « Mobilité ».

 

A l’automne dernier, j’avais eu l’occasion, dans ce même support, de faire un inventaire des solutions « Mobilité » déjà opérationnelles : voiture, véhicule utilitaire, vélo, train, tramway, bus. Ces solutions fonctionnent déjà, et sont en plein développement, malgré une disponibilité encore limitée de l’hydrogène, et des aspects économiques parfois encore non compétitifs, les prototypes où les petites séries n’étant jamais bon marché. Elles donnent pleinement satisfaction et sont de vraies solutions pérennes et respectueuses de l’environnement. Les critiques sur les émissions de CO2 pour fabriquer de l’hydrogène sont un combat d’arrière garde qui sera vite balayé par le fait que sa fabrication sera bientôt très largement à base d’énergie renouvelable (solaire ou éolien), solutionnant au passage une partie du problème de l’intermittence de ces énergies, l’hydrogène permettant opportunément un stockage tampon.

 

Quelques exemples : M Farandou, le nouveau dirigeant de la SNCF, a indiqué qu’en 2030, les trains roulant à l’hydrogène auront remplacé tous les trains roulant au diesel sur le réseau qui n’est pas électrifié. Dans l’automobile, Renault a commercialisé depuis la fin de l’année dernière le Renault Kangoo, et commercialisera dans le courant de cette année le Renault master, tous deux mus par pile à combustible à l’hydrogène, rejoignant Toyota et Hyundai dans le club très exclusif des fabricants de véhicules fonctionnant à l’hydrogène.

 

Il y a eu récemment des innovations, avec des applications dans des secteurs « Mobilité » où l’hydrogène n’était pas encore utilisé :

* La société nord américaine Nikola a créée un véritable engouement à Wall Street pour ses camions à hydrogène, qui devraient être commercialisés à partir de 2023

* Le Tianjin Research Institue a développé un prototype de tracteur à hydrogène

* Airbus a pour objectif le lancement d’un avion n’émettant pas de CO2 d’ici 2035, l’une des pistes étant l’avion à hydrogène. Certes l’hydrogène, même comprimé à 200 bars, nécessite un volume de stockage 4 fois plus important que le kérosène, mais c’est toute la structure de l’avion qui sera revue et modifiée.

 

Les Etats emboitent le pas : après la Chine qui a fait de la mobilité à base d’hydrogène sa nouvelle priorité, l’Allemagne a mis en place un plan de 7 Milliards d’Euros avec pour objectif une capacité de production de 5 GW d’ici 2030 pour de l’hydrogène produit à partie d’énergie renouvelable. En Europe, le premier vice président de la commission européenne, Frans Timmermans, monitore le Green Deal et soutient l’hydrogène appelé, selon lui, à jouer un rôle pivot dans la transition énergétique en bénéficiant d’investissement massifs

L’Hydrogen Council, initiative mondiale créée lors du Forum de Davos 2017, rassemble de grandes sociétés des secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie avec pour objectif de favoriser la montée en puissance des solutions de mobilité à l’hydrogène pour faire face aux grands enjeux climatiques. Si l’Hydrogen Council est international, la France y est très présente : Air Liquide ou Alstom y côtoient, entre autre, Michelin, dont l’expertise dans les membranes est très utile, et Faurecia, ces deux sociétés s’étant associées dans la co-entreprise Symbio, qui conçoit des kits de pile à combustible, que l’on retrouve d’ailleurs sur …. les Kangoo et Master de Renault ! Symbio est un acteur de l’hydrogène Valley, en Auvergne Rhône Alpes, où se regroupent diverses sociétés développant des solutions hydrogène, la dernière arrivée étant la société Sea Bubbles qui a installée à Saint Jorioz, près d’Annecy, son bureau d’études pour mettre au point la propulsion à hydrogène des ses bateaux équipés de foils. Mont Blanc Industries, qui regroupe 400 sociétés des deux Savoie s’intéresse également de près au moteur à Hydrogène.

 

Gageons que, grâce à ces nouveaux développements, et aux budgets qui y sont alloués, l’hydrogène prendra progressivement une place de plus en plus importante dans les solutions « Mobilité », en offrant une large palette d’applications. Nul doute que les réseaux de distribution suivront. Avec ses champions déjà en place, la France, possède de réels atouts pour devenir une vraie « Nation Hydrogène »

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