Environnement et choix technologiques : prenons les bonnes decisions

En matière d’environnement comme dans d’autres domaines, les grandes orientations stratégiques font souvent consensus. Par contre, il n’est pas toujours évident de faire les choix technologiques appropriés permettant leur mise en œuvre. Les gourous, les effets de mode, les idées reçues et les approches idéologiques peuvent amener à des décisions pouvant s’avérer problématiques sur le long terme, voire même conduire à des impasses.

 

Quelques exemples pour illustrer cette situation.

 

La majorité des constructeurs automobiles se sont engouffrés sur la piste des batteries pour remplacer les moteurs thermiques alimentés par des combustibles fossiles. Est-ce vraiment le bon choix ? A très court terme, cela permettra de satisfaire les critères de réduction des émissions de CO2 imposés par la commission européenne. Est-ce cependant une bonne option à long terme et à grande échelle ? Probablement pas, car ce développement trouvera ses limites dans l’aspect disponibilité du métal nécessaire aux batteries, poids des véhicules et recyclage. La technologie de la pile à combustible / moteur à hydrogène apparait comme une option plus viable à long terme. Les améliorations à apporter à cette technologie pour qu’elle soit opérationnelle à grande échelle dans de bonnes conditions économiques sont minimes. Et pourtant, même si elle a ses adeptes, ce n’est pas elle qui reçoit les supports généralisées de l’industrie. Dommage, car le faible soutien à cette technologie retarde sa diffusion large, alors qu’elle présente de nombreux avantages à long terme par rapport aux batteries.

 

Le stockage de l’énergie électrique liée à l’intermittence des moyens de production est une problématique réelle. La encore, les solutions avec stockage par batteries sont évoquées. Comme pour les véhicules électriques, et pour les mêmes raisons, cette solution a ses limites. Elle pourra connaître un développement, mais il ne sera pas aussi massif que ce que certaines institutions prévoient. Une très bonne option de stockage de l’électricité est hydroélectrique, par le développement des stations de pompage / turbinage, appelé STEP (Station de Transfert d’Energie par Pompage). Peu compliqué à mettre en œuvre, il suffit simplement de trouver un lieu proche d’un barrage existant pour développer une seconde retenue d’eau, pouvant se situer en amont ou en aval du barrage existant. Et ensuite, pomper l’eau du barrage le plus bas grâce à l’électricité en surplus produite par une source intermittente. Une fois l’eau stockée en position amont, et lorsqu’il y a un besoin d’électricité sur le réseau, il ne reste plus qu’à turbiner l’eau vers la position aval et récupérer sous forme d’électricité l’énergie ainsi stockée. Rendement de l’opération : de l’ordre de 80%. Une telle solution devrait se retrouver en multiples exemplaires dans le Plan Pluriannuel de l’Energie de la France, pays dans lequel le potentiel est estimé à plusieurs dizaines de GW. Eh bien non. Un seul projet éventuellement envisagé dans les prochaines années sur la Truyère. La encore, c’est très dommage, et on regrettera dans les prochaines années de ne pas avoir développé plus de STEP en France. Manque de volonté politique, et/ou mauvaise connaissance des avantages des STEP.

 

Améliorer la qualité de l’air dans les villes et les zones à environnement sensible est un objectif non discutable. Cela passe en particulier par la diminution des sources de combustion. D’ou l’objectif de réduction des véhicules à moteur thermique en milieu urbain. Alors, pourquoi favoriser dans le même temps dans ces mêmes zones le développement du chauffage au bois individuel, source localement de CO2 et de particules fines ? Une fois installé un chauffage fonctionne de nombreuses années. Dans le futur, nous nous poserons la question de savoir comment nous avons pu accepter une telle incohérence, et ne pas avoir développé dans les constructions nouvelles des systèmes de chauffage à base d’électricité, très adaptés pour les constructions très bien isolées comme le sont par obligation les constructions nouvelles

Un des grands principes pour améliorer la préservation de l’environnement est le double usage : par exemple dans le cas de l’eau, son traitement et épuration après les usages domestiques permet sa réutilisation pour certains usages d’irrigation. Avec cette même approche de double usage, le développement du solaire devrait être privilégié sur les toits des bâtiments, ceux-ci ayant alors un double usage : protection (fonction primaire du toit) et fourniture d’électricité (seconde fonction du toit). Le développement de vastes centrales solaires sur des terrains perdant leur fonction primaire, à savoir d’être une surface végétalisée, au détriment d’une fonction unique : la production d’électricité, est questionnable. La monopolisation de vastes espaces dédiés à la seule production d’électricité est-elle vraiment une bonne option sur le long terme ? La réponse est clairement non. Sans parler de l’effet ilot de chaleur du fait de la chaleur dégagée par les centrales photovoltaïques. Et pourtant, ce type de vastes centrales photovoltaïques est soutenu par les preneurs de décisions.

 

Ces différents exemples montrent que la pérennité de certaines orientations technologiques développées aujourd’hui est questionnable. Le développement à long terme et à large échelle n’est pas toujours anticipé de manière holistique. Le temps qui passe reste un juge intransigeant. Avoir une vision du futur et prendre les bonnes decisions sur des critères objectifs est clé. Puisse les personnes responsables aujourd’hui des prises de décision ayant un impact environnemental prendre conscience de leurs impacts à long terme et pas seulement à court terme.

 

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