La ville de demain devrait etre moins carbonnée

L’être humain, avec son éventail d’activités : déplacement, chauffage, éclairage, alimentation, etc…. génère des sources de pollution : CO2, particules fines, résidus divers, etc…. Le regroupement de la population dans les grandes métropoles conduit à des concentrations importantes de ces sources de pollution, qui atteignent, et parfois même dépassent les seuils d’acceptabilité. Cette même situation se retrouve également dans certains lieux, ayant une densité de population moindre, mais une topographie particulière comme des vallées encaissées ou des cuvettes.

Afin de réduire les niveaux de pollution des éléments tels que CO2, oxydes d’azote et particules fines, il est nécessaire de réduire, voire de supprimer lorsque cela est possible, toute source de combustion, à l’origine de leur émission. C’est ce qui devrait faire basculer les villes vers plus d’électrique, au détriment des combustibles fossiles.

 

Pour ce faire, le premier élément souvent mentionné pour réduire ces émissions est le transport : véhicules individuels, bus, camions, etc… Le passage progressif à des véhicules sans combustion est un objectif. Reste à savoir quelle technologie permettra de passer massivement du véhicule avec un moteur à combustible liquide, et parfois gazeux, à celui sans émission d’effluents tels que de CO2, divers oxydes, et dans certains cas particules fines : les batteries, la pile à combustible, le moteur à hydrogène ? Si les véhicules électriques fonctionnant avec des batteries sont actuellement en phase de forte croissance, il est probable que les véhicules fonctionnant avec une pile à combustibles seront à plus long terme privilégiés.

 

En fait si les véhicules sont pointés du doigt pour leurs émissions, ce ne sont pas eux qui génèrent quantitativement le plus de pollution: c’est le chauffage qui émet encore à ce jour le plus de CO2, et lorsqu’il est au bois, en plus du CO2 localement, des particules fines. Quelles mesures prendre pour réduire ces émissions ?

Dans le cas de logements anciens, thermiquement lourds, l’usage de l’électricité n’est pas forcement la solution la plus efficace. Par contre, une isolation compatible avec l’aspect architecturale doit être mis en œuvre (double vitrage, isolation des combles, isolation des murs sur cour), le renouvellement des chaudières doit être effectif, et le niveau de chauffage dans les appartements doit être adapté. La règlementation impose aujourd’hui un minimum de 18°C, or la température dans les immeubles est souvent très au delà. La mise en place de capteurs individuels sur les radiateurs de certains types de chauffage est un premier pas. Cependant insuffisant.

Une évolution de la règlementation, incitative et également certainement plus volontariste, permettrait de réduire les surchauffages.

Dans les logements neufs, qui sont bien isolés et ont donc une faible inertie thermique, la règlementation privilégie aujourd’hui le gaz et le bois, au détriment de l’électricité. Et ce par application d’un coefficient défavorisant l’électricité, comme si celle-ci était originaire de centrales à combustibles fossiles, alors qu’en France, moins de 5% de l’électricité consommée a cette origine. C’est d’autant plus étonnant qu’un bâtiment léger thermiquement se régule mieux avec de l’électricité qu’avec du gaz ou du bois, et donc consomme finalement encore moins. Cette règlementation devrait clairement être modifiée, et l’usage de l’électricité comme source de chauffage dans des bâtiments thermiquement légers devraient être étendue.

 

Reste l’industrie : les industries lourdes et fortement consommatrices d’énergie fossile ont généralement désertées les villes. Il y a toujours des industries dans les villes, mais elles ne sont généralement finalement que peu émettrices d’effluents. Par contre, les anciennes centrales thermiques fonctionnant aux combustibles fossiles sont fréquemment remplacées par des centrales au bois, avec moult messages indiquant que grâce à elles, des tonnes de CO2 vont être évitées. Si le bilan carbone de la combustion du bois peut être considéré comme globalement neutre, ceci en supposant toutefois que le bois brulé soit effectivement remplacé par du bois replanté ailleurs, il n’en reste pas moins vrai que les émissions de CO2, particules fines et autres effluents sont bien localisées là où le bois est brulé. Et si les centrales thermiques sont localisées en zone urbaine, leurs effluents contribuent à l’augmentation de la concentration de la pollution au dessus des villes. L’idéal serait que ces centrales thermiques au bois soient implantées à proximité du lieu de ramassage du bois, et non en zone urbaine, l’électricité étant par la suite classiquement transportée dans le réseau.

 

Ces différents éléments montrent bien que le futur de la ville devrait être moins carbonnée. Espérons que les règlementations seront adaptées pour favoriser cette transformation, et en accélérer donc le rythme, pour le bien être des habitants.

 

 

Sur le même sujet, lire aussi l’article : Lutte contre la pollution de l’air, l’exemple de Mexico City  https://www.greenandgreatagain.com/lutte-contre-pollution-de-lair-lexemple-de-mexico-city/

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